samedi 7 février 2015

SCC4/2 - Il aurait fallu que les crapuleux et (nini eza réellement sima ya makambo oyo ?) leurs commanditaires se mouchent ? Ils s'en sont bien gardés ?

Je suis venu, j’ai vu et je vais repartir ?
Définitivement bredouille ? Avec une autorisation de sortie délivrée par les « services » ?

Je n’ai pas arrêté de travailler. Je n’ai jamais cessé de lire et de tendre l’oreille et d’ouvrir les yeux et de mettre les doigts partout et de renifler toutes les odeurs et de regarder la télévision et de consulter internet et d’écouter l’ensemble des rumeurs et de scruter attentivement, jour après jour, les dépêches d'agence et communiqués, articles et revues de presse rédigés, diffusés, retransmis et/ou commentés par Radio Okapi, la Voix des Sans Voix, ALP, APA, Luabongoforum, AfriKarabia, Jeune Afrique, RFI, Eurac, AFP, Belga, Xinhua et j’ai continué de pousser au RIIIR irrépressible et libératoire et d’écrire mon roman, farouchement, avec persévérance et détermination, seul dans ma chambre qui était aussi ma salle d’eau, mon salon et mon bureau. Comme à l’hôtel. Comme un autiste ou un caractériel notoire. Ou comme un résident du Van Oo, l’Hôtel-Dieu de la Châtellenie d’Awel. Sans conctact avec personne. En cachette de mes propres enfants, de mes koko, de Ya Françoise et de Papa Henri. Sans même passer à Inzia saluer Mamène et Nathalie. Sans faire signe à Maman Luta. Sans voir Dominique. Sans chercher à me faire inviter par personne et sans répondre à l’invitation de personne. Sans téléphoner, sauf à ma femme mariée. Sans même contacter Mopoie et Bangazegino. En buvant des litres de café et en mangeant des mangues et des safus avec du pili-pili. Enfermé dans ma chambre avec un seau pour me doucher, un pispot pour les urgences nocturnes, une lampe torche et des bougies en cas de délestage. Sans prendre le soleil, me mettre sur la terrasse, me couper les poils du nez ou regarder pousser les tomates plantées par Lingasa. Sans rendre visite à des amis, me promener ou aller boire un verre à Yolo-Nord, rue de Mpangu, sur Bolobo (ex-Monseigneur Six) ou sur Kapela, au quartier artisanal de N’djili, à Delvaux, Binza-Pigeon et du côté de Masikita, dans une petite rue proche du rail et perpendiculaire à Komoriko, sur Kanda-Kanda, Dibaya ou Momboyo, sur Oshwe, sur Badjoko, au quartie Debonhomme dans le bourg autonome de Matete ou même à Masina Sans Fil, chez les amis du mari d’Aka. Ni même… Ce n’était pas vraiment le moment de se montrer là-bas ? Les appariteurs musclés sont devenus particulièrement nerveux ?, à l’Université Libre de Makala. Je n’ai rencontré aucun ami et je ne me suis montré nulle part pour ne compromettre personne.
- Et ton crapuleux, Douchka, le général*** ?
- Même pas vu sa gueule ?
- Tu s’rais pas dev’nu un p’tit peu parano ?
- Zela kaka !

Personne ne s’est assis en face de moi, se carrant solidement dans un fauteuil d’APG (Administrateur ou Prélat Général) pourvu de coussins moelleux, les coudes posés sur son bureau et me toisant fixément comme un boa s’appliquant à hypnotiser un lapin en peluche, énucléé ou carrément aveugle et se demandant comment y parvenir, les mains jointes par le bout des doigts. Personne n’a entrepris de m’interroger en me regardant le milieu de la tête, comme un gecko aux ongles crochus et au regard perçant, cherchant à prendre le contrôle de mes aventures de hibou à oreilles de chat.
Personne n’a attiré une chaise entre ses cuisses et ne s’y est assis à califourchon, un cigare en bouche, s’appuyant sur le dossier comme dans un polar à l’ancienne, agitant le poing sous mon nez, glapissant, menaçant, vociférant.
Personne ne m’a confié aux bons soins à d’instrumentistes chargés de m’extorquer des « aveux » ciconstanciés par la torture : coups de matraque donnés sur tout le corps pour attendrir le steack ou assouplir la bête, matraques électriques enfoncées dans l'anus, écrasement des testicules, simulacre de mise à mort, enterrement vivant et autres sévices physiques et mentaux.

Personne ne m’a même souffleté ! Ni les « services », ni les crapuleux.
Personne n’a jugé bon de s’occuper de moi. Les « services » et les crapuleux avaient des dossiers autrement plus importants à gérer. Des dossiers qui les préoccupaient grandement : la survie même de la sorcellerie était en jeu. Le système tout entier risquait de prendre l’eau et de faire naufrage. L’accès des sorciers, des « services » et des crapuleux à la mangeoire de la chose publique était directement menacé par des hordes d’insatisfaits dont on se doutait bien, mais sans trop y croire… Qu’ils essaient seulement ! On tirera dans le tas !,  qu’ils étaient au bord du pillage ou du soulèvement mais qui s’étaient à présent effectivement insurgés et qu’il fallait rapidement étrangler et saigner, en secret et en public, comme des « chiens fous »

Sous la « pression de la rue », les sorciers, les « services » et les crapuleux ont, certes, dû retirer un texte législatif litigieux mais ils ont l’esprit revanchard et ne sont certainement pas repentis. Ils refusent de s’avouer vaincus et préparent de nouvelles crapuleries, magouilles et stratagèmes. Après l’échec des premières tentatives de contournement des dispositions constitutionnelles opérées par Shabbo (alias "Le Faussaire" ou "Le Pyromane"), les sorciers, les « services » et les crapuleux rêvent d’une nouvelle embrouille, telle que prétexter une « crise financière sans précédent » due à la chute du cuivre, du cobalt, de l’or et du pétrole pour justifier un « report sine die des élections législatives et présidentielle » ?
Mais pour l’instant, c’est la répression du soulèvement populaire qui s’organise et qui s’intensifie encore.
- Soyez intransigeant et ne vous laissez pas déborder par la population ! Faites-vous craindre !

- Oui, Chef !
Dérives totalitaires. Confiscation de la liberté d’expression et garrottage des voix discordantes. Communications toujours perturbées afin d’empêcher toute nouvelle mobilisation. Intimidations en tous genres. Kidnappings, rafles et coups de filet. Recherche des personnes disparues. Plus de deux semaines après son enlèvement par des militaires portant l’uniforme de la Police Militaire, à Matonge, le mercredi 21 janvier 2015, Christopher Ngoyi Mutamba, président de l’ong « Synergie Luabongo Culture et Développement » et coordonnateur de la plateforme « Sauvons le Luabongo » demeure introuvable et n’a toujours pas été présenté devant un juge. Tshaku, le sorcier régalien chargé de la mobilisation, de la propagande, de l'animation politique et de l'éducation du peuple (et coordinateur stratégique de la pensée unique à l'usage des ensorcelés) et porte-parole du Grand Conciliabule de la République autocratique du Luabongo a fait savoir, dans une conférence de presse tenue en date du 5 février, que « la justice luabongaise suivait son cours » et qu’elle « allait poursuivre Christopher Ngoyi pour une série d’incriminations dont incendie volontaire, actes de pillage et incitation à la haine raciale, notamment contre les personnes de race chinoise ». 
Une ONG fait paraître un encart dans la presse annonçant la disparition d’un de ses membres « pris par des personnes armées non autrement identifiées lors des évènements qui ont eu lieu du 19 au 21 janvier 2015» et demande à « quiconque détiendrait des informations sur le concerné » de la contacter. Le sorcier chargé de l’agit-prop s’indigne : « Des encarts dans la presse signalant la disparition de personnes ? Ce sont là des manoeuvres bien connues de nos « services »! On sait bien ce que ça cache : rien d’autre que le phénomène Ngulu dans lequel un certain parti politique de l’opposition dite radicale excelle depuis toujours ! Arrêtons de tromper l’opinion publique, tant nationale qu’internationale ! »
Séjournant en Afrique du Sud, le professeur André Mbata se fait tirer dessus à deux reprises. Bandistisme ordinaire ou crapulerie d’Etat ? Tout est décidément possible dans une sorcellerie ? 
Multiplication des arrestations de cadres de partis politiques et de la société civile et d’activistes des droits de l’homme dans la ville-duché d’Expo (alias Mboki), à Lubumbashi, à Goma, à Bukavu et dans toutes les villes du pays. Arrestation de Pascaline Kudura, ayant fait l’objet d’un mandat d’amener et d’une interpellation musclée à propos d’un dossier « civil » portant sur un litige foncier et dont le mari avait déjà reçu deux balles dans les jambes lors d’une des dernières marches de l’opposition devant le siège de l’UNL. Arrestation de l’ancien député Jean Louis Ernest Kyaviro. Des « dossiers » sont sortis de l’ombre à charge des opposants. Tel que le dossier « Emmanouil Stoupis contre Jean-Claude Muyambo » ayant servi de prétexte à l’arrestation du bâtonnier et président du part politique SCODE. Et, comme par hasard, quelques jours après le soulèvement populaire des 19, 20 et 21 janvier, alors même que les centaines de personnes arrêtées lors des manifestations des jours derniers n’ont toujours pas été déferrées en justice, qu’elles n’ont fait l’objet d’aucun mandat d’arrêt, qu’elles n’ont donc pas connaissance des charges retenues contre eux et ne sont pas dès lors en mesure de se défendre, voici que l’affaire Vital Kamerhe contre une "Honorable" refait brusquement surface devant la Cour Suprême de Justice. Dans un arrêt rendu le 28 janvier sur base d’un réquisitoire du procureur général de la République et nonobstant l’arrangement à l’amiable passé entre les parties et la renonciation de l’Honorable à toute action judiciaire, cette même Honorable dont on dit qu’elle est…
- Chuttt ! Imputation dommageable, fieu !

dont je ne dirai rien… voici donc que la Cour Suprême de Justice décide, fort opportunément, de juger le président de l’UNL pour imputations dommageables : avoir accusé l’Honorable en question d’avoir fraudé lors des élections législatives de 2011.

Dans son numéro du 4 février 2014, La Tempête des Tropiques rapporte que les « parlementaires de la majorité présidentielle » se sont auto-assignés à résidence, « craignant de faire de mauvaises rencontres avec leurs électeurs de 2011 qui les considèrent comme des traitres à la cause du peuple » du Luabongo.Craignant aussi de voir leurs résidences localisées et assiégées par la population. Le peuple du Luabongo demeure, en effet, vigilant. Tous derrière les Léopards dans le match qui les opposait à la République de Fara-Fara. Derrière les Léopards, oui mais pas plus ! Des Léopards dont on dit, par ailleurs, que la Haute Hiérarchie leur a porté la poisse, lors de la demi-finale contre la Côte d’Ivoire, en ayant voulu jouer au féticheur...
- Ohooh ? Perte de concentration des joueurs due à des interférences politiques et à des visites inopportunes ? N’est pas Mort-Mort qui veut ? On ne s’improvise pas « préparateur psychologique » aux pouvoirs surnaturels ?
- Chuttt ! Terrain miné ! Rastreins ! On ne circule pas !

et en ayant tenté de prendre à son compte le succès, à allure de revanche, de l’équipe du Luabongo contre celle de Fara-Fara. Tous derrière les Léopards contre l’expulsion des «Zaïrois », mais pas plus ! Et certainement pas pour soutenir la configuration sorcière du pouvoir en place au Luabongo! Tous aussi s’opposant aux manipulations, règlements de compte, manigances et conjurations montées par les sorciers, les « services » et les crapuleux.
Quand tout a été soigneusement et systématiquement verrouillé par les sorciers, les « services » et les crapuleux, il ne reste plus au peuple qu’une seule solution : faire sauter les verrous.

Je fais quoi alors ?
Je rentre à la maison, epai mwasi na nga ya libala ?
Et j’essayerais d’y vivre comment ? Sous la couette ? Au conditionnel, en changeant de mode ?
Je prendrais donc un bon bain dans une grande baignoire d’eau chaude ? Comme un homard qui s’obligerait à fêter une nouvelle année qui ne serait pas inscrite à son agenda ? Le premier depuis plus de deux mois ? Et je resterais pendant des heures dans la bassine ou la piscine, tournant régulièrement le robinet d’eau chaude, tout en manoeuvrant la bonde pour éliminer le trop-plein éventuel ?
Et je m’endormirais dans l’eau chaude, comme un junkie ou comme un bienheureux ?
Et ma femme mariée viendrait s’asseoir au bord de la mangeoire et me remonterait les draps juqu’au menton ?
Ou les rabattrait sur ma figure ?

C’est aujourd’hui dimanche et les distributeurs de billets de banque refusent toutes mes cartes de crédit ou de débit sous les prétextes les plus divers.
C’est dimanche et c’est aussi le jour de remplissage de mon pilulier.
Tout ça m’emmerde. Grave.
Et rien n’est fait pour m’empêcher d’avoir le blues. Il faudrait peut-être que je redonne toute sa chance à un médicament contre les maux de tête que m’avait prescrit le docteur Zakia soki Zadia soki Zadika.

Je fais quoi alors ?
Ceci
 : j’arrête de tourner derrière ma queue et, en espérant que mes problèmes  informatiques puissent être, entre-temps, à peu près, un peu, beaucoup, pas du tout, passionnément ou en très bonne voie d’être résolus, je me dépêche de mettre, vaille que vaille, la dernière main à différentes certaines séquences « à diffusion générale » de mon bouquin (les autres pouvant encore attendre et réclamant des travaux de corrections et de mises à jour beaucoup plus importants) et je prends enfin le pouvoir en tant qu’écrivain et je décide :
de mettre fin à mon roman
et de mettre fin, unilatéralement et inconditionnellement, aux tribulations de Mopoie et Bangazegino.

Et… Barouf ! je balance mon bouquin tous azimuts, à partir du 15 février, date anniversaire de la promulgation de la loi d’amnistie

Ebeba ebeba !




Ndlr : Vous êtes perdu(e)s ?
Et vous vous demandez où trouver un plan de la ville, un menu de la semaine ou une table des matières quelconque… et comment avoir accès à chacune des différentes séries de séquences du buku « sorciers, services et crapuleux » ?
Problème ezali te, cliquez sur : http://sosecra.blogspot.be/








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